Cet article présente aux personnes victimes de burnout ou d'autres situations toxiques, divers types d'aides qui ont été identifiés comme pouvant les aider à résoudre la situation, en particulier dans une optique de guérison complète.
Dans cette optique d'une guérison totale, l'auteur présente en particulier ici des pistes qui peuvent être négligées lorsque l'on soigne un burnout, et des indications pratiques pour les thérapeutes/praticiens.
Cela peut aussi permetttre à des collègues, à des gestionnaires RH et à des managers de comprendre les mécanismes et l'ampleur des dégâts.
Guérir Complètement d'un Burnout : Les Aides et les Clés
Par Arnaud OLIERIC, Consultant et coach, contributeur régulier et membre de l'équipe de rédaction de NBC.
Notre community manager Emilie m'a remonté qu'il serait opportun de développer un article sur les aides pour obtenir une guérison efficace et durable.
L'importance pour les victimes est pour le moins significative : beaucoup de gens ont encore des séquelles des années après, beaucoup ne savent pas que l'essentiel de la souffrance peut être neutralisée rapidement, etc.
Avec l'équipe de rédaction de NBC, nous avons donc décidé d'en faire une priorité.
Je vais donc essayer ici de répondre à cette question de savoir qui peut nous aider pour atteindre une guérison complète (ou la plus complète possible), enjeu par enjeu.
NB/Disclaimer : Ce qui suit n'engage que moi et ne saurait constituer un avis médical – voyez plutôt un médecin (idem pour le juridique, il s'agit d'un texte de divertissement, etc.). En plus je vois le Burnout comme une dynamique/situation pas seulement le seuil de rupture ou l'état médical le plus fréquent qui en résulte, et j'ai disons assez peu de considération pour les solutions qui soignent super longtemps mais laissent à désirer sur le plan de la guérison effective (comme la psychanalyse et les médicaments comme solution en soi). C'est vous dire à quel point mon avis ne devrait absolument pas compter, surtout si vous ne voulez pas guérir ou si vous voulez sagement attendre que le consensus scientifique ait fini de rattraper la réalité que l'on observe.
Ce que je peux dire c'est que j'ai pu constater ces dernières décennies une tendance assez nette se dégager sur les bases que je vais tenter de rassembler ici. Je vais y ajouter des indications qui pourraient aider à traiter des aspects qui pourraient ne pas être toujours évidents pour ce qui est d'obtenir une guérison complète.
Notez au passage que je peux souffrir d'un biais de perception vu que je récupère souvent des cas qui ont été aidés précédemment de manière incomplète, que je résume et que certains points évidents pour moi ne le sont pas forcément pour tout le monde... N'hésitez pas à poser des questions ou à proposer que l'on rajoute des intervenants qui ont une utilité potentielle.
Les Bases
Lorsque l'on se retrouve en Burnout ou en approche de Burn-Out (ou des situations professionnelles toxiques similaires), beaucoup d'interlocuteurs peuvent avoir un effet positif/utile pour aider la guérison.
Nous avons de la chance, il n'y a jamais eu autant d'interlocuteurs disponibles, et la compréhension des mécanismes n'a jamais été aussi avancée. Ceci dit, il n'y a jamais eu autant de cas non plus.
A retenir :
- La guérison "complète" nécessite de traiter chacun des pans du problème avec un ou des interlocuteurs capables d'avoir un effet complet en profondeur. Je regroupe ces enjeux en 4 parties/étapes :
- Gérer l'Urgence
- Récupérer
- Assainir, réparer, fortifier
- Changer la situation suffisamment
La partie numéro 4, relative à ce que vous pouvez changer dans votre situation, n'est pas du domaine de la guérison à proprement parler, mais disons que le changer va y contribuer directement (ce que nous allons voir), et est de fait nécessaire pour bien vivre ensuite. Oui, moi ce qui m'intéresse, c'est que mon client reparte au travail avec un vrai sourire et le garde, et le Burnout, c'est tout sauf "que psychologique".
Chacune de ces parties de la guérison est à commencer de traiter le plus tôt possible dans cet ordre, il y a juste quelques particularités que je mentionnerai en cours de route.
Je vous proposerai aussi à la fin une liste de pistes pour vous assurer que "à la fin" de la gestion de votre Burnout, plus rien de problématique ou de gênant ne subsiste.
- Retenez que plusieurs appproches peuvent contribuer avec des effets similaires (et suffisants) sur un enjeu donné. Par exemple, en tant qu'humains nous utilisons facilement les mécanismes d'ancrage/traumatisme psychologique sans le vouloir particulièrement, mais le recours à diverses approches (hypnose, PNL, sophrologie, EFT/tapping, EMDR...) peuvent permettre d'utiliser son inverse, le mécanisme de libération, qui nous libère du poids nerveux/neurologique/émotionnel lié. (Après ce n'est pas pour balancer, mais il y en a qui copient... tant mieux si c'est ce qui fonctionne.). Au passage il y a vraisemblablement d'autres possibilités, et à vous de voir celles que vous allez tenter, pour ma part je liste ici celles que j'ai vu fonctionner à répétition et dont je sais pourquoi elles fonctionnent.
- La spécialisation de votre interlocuteur (sur le Burnout, ou un des enjeux particuliers que vous rencontrez) lui permet généralement de mieux vous aider, augmentant ainsi vos chances d'avoir une aide plus efficace de sa part. C'est valable pour le médecin comme pour le coach, l'avocat, etc.
- Notez aussi que sortir suffisamment de la situation professionnelle problématique (celle qui vous mène au Burn Out et vous affecte en joyeusetés diverses) va être potentiellement nécessaire pour "activer" ou rendre possible votre guérison complète.
- Un ancrage, attention risque d'interro surprise, c'est une réaction émotionnelle apprise naturellement, liée à un stimulus (personne, situation...). C'est ce qui fait qu'on met rarement la main une seconde fois sur une plaque brûlante, ou que l'on a encore plus de mal à retourner dans un boulot qui nous détruit. C'est aussi ce qui fait la puissance des séquelles et des traumatismes, l'intensité émotionnelle qui les met en place et qui nous affecte quand on y songe ou qu'on veut lutter contre.
1) Gérer l'Urgence
- Si la situation vous amène le moindre symptôme physique (la fatigue est courante et au coeur de la définition commune du Burnout, mais on voit aussi des problèmes de tension, ulcères, des douleurs aux jambes ou au dos, etc.).
- Si vous êtes en détresse émotionnelle/neurologique/morale (crises de larmes au moment de partir au travail ou d'y penser/en parler, idées noires envahissantes ou formes diverses de dépression, anxiété, pensées suicidaires ou destructrices, colère croissante ou étouffée/refoulée, sentiment d'oppression, malaise(s), crises de nerfs, questions ne pouvant amener que des réponses négatives, impression de ne pas avoir d'options ou d'utilité, désespoir, etc.).
L'interlocuteur principal, ici, c'est le médecin traitant (ou un autre médecin). Il peut en particulier :
- Vous prescrire des médicaments, et c'est une piste à ne pas négliger. La pharmacopée moderne peut soulager temporairement de symptômes qui autrement pourraient faire des ravages. Il n'y a rien de honteux ou de problématique en soi, juste n'oubliez pas pour autant de régler les problèmes qui amènent les symptômes, sinon la situation va finir par empirer.
- Vous arrêter aussi longtemps que ce sera nécessaire.
- Etre de bon conseil. Au passage, il a très vraisemblablement raison sur le fait que cela va recommencer si vous y retournez (au travail), et il n'a peut-être pas tort sur le fait que vous avez intérêt à chercher ailleurs.
A noter :
- Pour vous faire arrêter, vous n'avez pas forcément besoin d'avoir atteint le seuil de rupture au niveau énergie/fatigue, d'avoir un sentiment de déshumanisation ou un niveau de cynisme avancé, ou d'atteindre des abysses au niveau sentiment d'accomplissement personnel (les grands pans de l'échelle MBI, Maslach Burnout Inventory, qui mesure le burnout). D'autres effets (la dépression et des troubles psychosomatiques notamment) amenés par la dynamique de Burnout/toxique peuvent survenir avant et justifier l'arrêt de travail. Comprenez au passage que plus vous êtes affecté(e), plus les effets durables et les séquelles peuvent s'installer. Donc pas la peine d'attendre d'être sûr(e)/écroulé(e)/cramé(e) pour vérifier.
- Formuler le problème à votre médecin ou votre médecin du travail, en parler à d'autres proches, aides ou alliés sûrs peut aider énormément (effet prise de conscience du phénomène et de sa gravité, désamorçage des effets de refoulement, libération émotionelle même si ça fatigue et que ça donne soif, clarification pour déculpabiliser, etc.).
- Sans se substituer au médecin pour autant, l'hypnose peut avoir des effets impressionnants sur les enjeux de l'urgence. Attention, l'idée ici n'est surtout pas d'en occulter les symptômes et le message de l'inconscient, mais de soulager au moins temporairement les symptômes, les dysfonctionnements et les "jauges trop basses" (bien-être, moral, énergie, motivation, confiance en soi...). La plupart des hypnothérapeutes qui suivent les protocoles modernes sauraient le faire (pour cette partie délicate, j'aurais tout de même tendance à penser que les approches de l'hypnose humaniste ont plus de chance de bien couvrir sans effets secondaires qu'une approche classique/eriksonienne dirigiste même à large spectre chez un praticien non-spécialisé).
Des consultations spécialisées comme Souffrance et Travail (il y en a partout en France) ou des praticiens divers (sophrologie par exemple) peuvent aussi vous aider à gérer l'urgence de différentes manières complémentaires.
2) Récupérer
Comme vous n'êtes plus en danger immédiat, et êtes au moins soulagé(e), vous pouvez maintenant commencer à récupérer.
Vous pouvez attaquer la Partie 3 (réparation des dommages) sans avoir commencé cette partie 2 (récupération, suivez un peu). Attaquez les deux le plus vite possible.
Une coupure avec les origines de l'attrition est d'autant plus vitale que vous vous approchez de votre seuil de rupture ou l'avez dépassé.
A défaut de problème empêchant (freinant ou bloquant) la récupération, ou de méthodes de récupération rapide (hypnose, techniques de PNL), comptez :
- 2 semaines pour se libérer le cerveau (comme pour les vacances).
- 3 mois sans y penser pour ne plus être affecté violemment nerveusement par une source d'émotions négatives unique (comme pour une rupture sentimentale), c'est le temps pour un ancrage fort pour atteindre un seuil "vivable" de lui-même s'il n'est pas sollicité. La défocalisation est la clé. Utile pour diminuer une anxiété chronique, une culpabilité ou encore une dépendance émotionnelle infligée par un manipulateur narcissique.
- Quelques mois de plus pour récupérer d'une fatigue sévère ponctuelle. Attention, cette récupération est limitée par les enjeux de la troisième étape (tout ce qui affaiblit/handicape votre fonctionnement) et par le fait que notre inconscient et notre neurologie maintiendront parfois une limite à votre récupération en attendant d'être libéré(e) du problème principal (en tant que traumatisme, et en tant que situation dont l'anticipation nous met en danger). L'âge, le surpoids, un défaut dans la qualité de vie (tabac, etc.) et les problèmes de santé augmentent dans une certaine mesure ce temps de récupération.
Si vous ne pouvez pas reprendre après quelques mois de récupération (surtout si vous ressentez encore des émotions négatives à l'idée d'y retourner), c'est qu'il y a d'autres choses à gérer avant (Partie 3). - 2 à 5 ans pour se débarrasser de l'essentiel des faisceaux de croyances et ancrages traumatiques si l'on évite de les entretenir par nos comportements (type retourner à portée d'un manipulateur narcissique ou d'une situation professionnelle invivivable) et modes de pensée (type se repasser en boucle les épisodes traumatisants ou anxyogènes, "c'est entièrement la faute de l'organisation du travail", "c'est comme ça et je n'y peux rien", "j'ai peur parce que je ne sais pas ce qui va se passer si j'y retourne", "je ne sais pas si je vais retrouver du travail"...). Les thérapies brèves (hypnose et PNL en tête) peuvent réduire à quelques séances ces années, mais c'est vous qui voyez.
Là encore, c'est le médecin qui va vraisemblablement pouvoir le plus vous aider.
L'hypnothérapeute peut aussi être un plus, voire un accélérateur.
Tout autre procédé qui recharge vos Jauges affectées (moral, confiance, motivation, bien-être, patience, énergie...) va vous aider tant qu'il ne vous pousse pas encore à vous re-confronter à votre situation professionnelle problématique : série de films comiques pour le moral, personnes saines/rayonnantes et soutiens dans votre entourage, pratiquer des activités importantes pour vous, cure d'omega 3 (si si, sérieusement)... Tout ce qui fonctionne positivement va avoir une incidence à un degré ou à un autre : faites-vous du bien.
Plusieurs choses à noter :
- Une fois la récupération minimale assurée, commencez à vous occuper des points suivants de votre guérison (3,4), cela l'accélérera, la complétera, et dans certains cas, la rendra possible. En outre, si vous ne le faites pas, vous allez avoir l'effet inverse (votre inconscient la retardera/bloquera pour vous protéger).
- J'ai beau fustiger le manque d'efficience et de résultats des approches traditionnelles, et même si le duo coach spécialisé/hypnothérapeute est encore largement plus efficace, les groupes de parole et les psychothérapies classiques (bon des TCC au pire, pas de la psychanalyse quand même) ont tendance à accélerer et favoriser la récupération (et la guérison en général). Idem pour le fait d'en parler avec des proches ou à toute autre forme de conseil constructif et relativement éclairé (associations, consultations diverses).
- Diverses formes de méditation/relaxation/sophrologie/auto hypnose, de Yoga et d'acupuncture peuvent accélérer votre récupération.
- Spécialement si votre "jauge de Bien-Etre" a été affectée, à ce stade, ne refusez aucune option, même de rester arrêté(e) pendant 2 ans, de changer de boulot, de quitter le salariat, de changer de pays... Prenez au contraire l'habitude de créer et d'envisager de nouvelles options qui servent mieux vos intérêts. Seul ou avec un proche positif (le coach ou l'hypnothérapeute peuvent aider ici aussi, mais ne sont pas nécessaires).
- Si vous avez été jusqu'à un stade quelconque de dépression, apprenez au plus vite à la désamorcer (changement d'habitudes de pensée et ré ancrage). Hypnothérapeute, coach ou praticien en PNL, même si quelques livres et programmes d'Anthony Robbins peuvent donner le même résultat si vous les appliquez vraiment.
- Si votre jauge de "Confiance en vous", en vos capacités professionnelles et en la vie que vous pouvez vous donné a été malmenée, envisagez de consulter un coach spécialisé en confiance en soi / timidité, ou un praticien en PNL/hypnose spécialisé. Là c'est un enjeu assez particulier à gérer, surtout dans le cadre d'un burnout ou d'une autre toxicité ou rupture d'origine professionnelle.
- En priorité sur les praticiens orientés Confiance en vous, si vous avez été affecté(e) par un manipulateur narcissique ou un harcèlement moral violent, voyez un coach ultra spécialisé dans ces cas particuliers (sortie d'emprise, déprogrammation, dépendance émotionelle, etc.), la Confiance en soi endommagée fait partie de ce qu'ils devraient couvrir mais il y a des enjeux supplémentaires qui sont loin d'être anodins.
3) Assainir votre fonctionnement (et si !) et réparer les dégâts
Ca y est, vous vous êtes assuré(e) de récupérer (même si vous n'avez pas fini), maintenant occupons-nous de ce qui vous permet de vous libérer des effets permanents et durables qui ont affecté négativement votre mode de fonctionnement. Si si, il y a toutes les chances que vous ayez été affecté, et vous allez voir, c'est cela qui va vous énerver bien plus que le fait que je vous le dise.
Les Yakafokon de votre entreprise, vos mauvais managers, le journal de 20 heures, l'intranet de votre employeur, vos parents, et vous-même (entre autres) avez fini par vous rendre vulnérable, par vous manipuler (même vous, si si) et entraver ce qui vous permettrait de fonctionner comme vous le voudriez dans le fond.
Vous avez été au moins partiellement conditionné(e) et affecté(e). Ainsi vous croyez peut-être que vous êtes coupable d'insuffisance ou que vous devez être parfait(e) (c'est épuisant), complètement extérieur(e) à la situation puisque c'est la faute de tel concept/acteur (cela ne permet pas d'avancer), habitué(e) à stresser parce que vous ne savez pas ce qui va vous tomber dessus, persuadé(e) de ne pas pouvoir trouver de meilleur poste car avec le marché de l'emploi actuel c'est trop difficile, en panique à l'idée de retourner bosser, en dépendance émotionnelle de votre pervers narcissique de manager/collègue, etc.
C'est un peu comme Monsieur Jourdain : vous êtes affecté même si vous ne le savez pas, et justement si cela vous énerve c'est que vous ne le voulez pas.
Car en pratique, si l'on regarde le résultat de toutes ces influences, une grande partie ne vous sert pas (et c'est un euphémisme). Et en vous redonnant le choix de garder cette vision du monde et ce mode de fonctionnement induit, vous allez statistiquement, ai-je constaté, en virer une grande partie, recadrages sur la réalité de votre vie professionnelle et traumatismes divers en tête (du coup même si vous décidez de garder votre fatigue chronique ou votre sentiment de vide, au moins ce sera votre décision).
Bon là, l'interlocuteur idéal est un coach qui pratique la PNL (impératif) et si possible l'hypnose. Si en plus il (ou elle) peut faire attention à vos micro expression/réactions, c'est Byzance !
Gestalt Thérapie, EFT (en particulier le Tapping, que vous pouvez faire tout(e) seul(e)) sont des plus. Oh et bien sûr, vous pouvez cumuler diverses sources d'aide.
A l'idéal en hypnose, la personne maîtrise la Ligne du Temps (au pire la procédure de Recadrage version Négociation Subpersonnelle), la gestion propre/contrôlée des traumatismes et des bloqueurs, et le travail en symbolique (cela maximise le nettoyage et minimise le nombre de séances).
Les thérapeutes comportementaux et congnitifs (TCC) sont aussi dans leur coeur de métier (quoique plus lents à la base) et ont à mon sens plus de chances de rater certains éléments (cela n'engage que moi, mais disons que je ne l'ai pas vu qu'une fois en reprenant des cas). Vous pouvez aussi trouver beaucoup de choses dans des livres de psychologie appliquée et de développement personnel (ce qui risque d'être plus lent/risqué au final, mais vous maîtriserez définitivement).
Vous allez faire le forcing pour vous assurer de bien nettoyer tout ce qui ne vous sert pas, vous vulnérabilise, vous pique ou vous affecte négativement, spécialement dans (vous n'êtes pas forcé de tout comprendre, à la limite donnez-leur la liste) :
- Vos Paradigmes et Croyances (surtout si vous en ressentez la moindre émotion négative) surtout sur la situation, la vie professionnelle, votre employeur, et vous-même ; Modes de pensée, dont interprétations de la réalité (Frame/Meta Frame), raccourcis cognitifs, distorsions/généralisations/omissions : par exemple partir du principe que votre employeur est irréprochable/vraiment une famille, ou que vous êtes un employé insuffisant/incompétent sont des bases de raisonnement qui vous desservent. C'est un conditionnement qui a pu commencé bien avant votre dynamique toxique.
- Vos Habitudes, notamment pour apprendre à les changer ; par exemple, pour prendre la nouvelle habitude de dissuader de vous refiler du travail en plus, perdre celle de vous demander ce que vous allez encore rater, ou pour remplacer celle de dire oui pour faire plaisir. Et prendre l'habitude de distinguer et contrer, au moins mentalement, les formules manipulatoires (notamment les biais de langage type "il faut", "c'est comme ça", "on s'en occupe"...).
- Votre gestion de vos standards de vie (professionnellement notamment), tendance à se raconter des petites histoires pour se permettre de ne pas vivre selon ces standards (Ego) : par exemple, cesser d'accepter de rester indéfiniment à un endroit où l'on vous traite mal ou où l'on sous-paye en se racontant "ça doit être partout pareil" ou "c'est pas si mal".
- Vos Valeurs (les raisons prioritaires dans vos décisions) et vos Vulnérabilités. Vous avez fini par leur accorder une certaine importance, mais vous avez pu être affecté(e) pour changer cette priorisation (par votre entourage passé, vos managers...), manipulé(e) par le biais de ces choses importantes pour vous ("si tu ne prends pas ce travail ça retombera sur quelqu'un d'autre de l'équipe"). Parfois les priorités dans vos valeurs peuvent poser des problèmes (travail > bien-être, équipe/bien commun > soi...). Souvent les failles/blessures qui vous rendent vulnérable peuvent remonter à avant même votre vie professionnelle ; votre thérapeute est censé le savoir depuis longtemps mais donc ne vous inquiétez pas s'il remonte plus loin (inquiétez vous juste si vous êtes chez un psychanalyste, parce que je vous ai dit de ne pas y aller). Les manipulations auxquelles vous êtes vulnérable sont à "patcher" ; par exemple, les Drivers issus de l'Analyse Transactionnelle sont utilisés pour vous faire avancer de manière manipulatoire par de mauvais managers/éducateurs et des cultures malsaines : "Sois Parfait", "Sois Gentil", "Fais vite"....
- Et très important, la gestion des ancrages traumatiques de tout ordre car cela affecte vos Valeurs, vos Croyances, vos réactions émotionelles, votre ressenti en permanence, etc. (par exemple si vous associez la peur ou le désespoir à votre travail, ou un manque de confiance en la suite de votre carrière, ou une angoisse à l'idée de re travailler). Cela constitue le gros des séquelles (et le plus douloureux et handicapant).
En nettoyant d'abord ce qui ralentit votre démarche, en rétablissant ensuite ce que vous choisissez comme mode de fonctionnement (pas ce que vous avez pris par défaut, parfois sous l'influence de gens pas forcément bien renseignés ou intentionnés), en nettoyant les traumatismes et autres séquelles, puis en blindant votre résistance à de futurs impacts (c'est l'ordre idéal/élégant/optimal mais pas obligatoire), vous allez vous débarrasser de ce qui vous empoisonne et des vulnérabilités à de futures agressions/manipulations/dérives.
Je recommande de porter une attention toute particulière aux points suivants :
- Pour le thérapeute en général : les bénéfices secondaires des problèmes/raccourcis sont cruciaux tant que la situation dure (e.g. tant que si retour au travail il y a, il se fera dans un contexte qui reste problématique). Attention à ne pas chercher à résoudre la manifestation sans préserver d'une manière ou d'une autre le bénéfice secondaire ou un équivalent. (Cela a l'air évident mais c'est une cause d'échec thérapeuthique que je vois trop souvent, et pas que sur des burnouts). Recadrage PNL par Négociation Subpersonnelle recommandé.
- Pour l'hypnothérapeute : derrière les faisceaux de fonctionnement traumatiques/dysfonctionnels, il y a souvent une ultime origine à nettoyer ET une brèche à colmater, et sur un enjeu d'ampleur comme un Burnout, cela a une importance significative (et des conséquences). La procédure de Ligne du Temps déroulée avec patience est donc particulièrement indiquée.
- Je suis pour l'autonomisation, même si je revois moins mes patients. Je sais que tous les praticiens ne sont pas fans, mais apprendre à reconnaître les biais de langage et les tournures manipulatoires est crucial pour identifier ce que l'on vous a induit pendant cette étape mais aussi pour vous prémunir à l'avenir. Insistez, au pire cherchez-les ailleurs (par exemple dans "La Structure de la Magie" Tome 1, de Richard Bandler, le papa de la PNL).
- Comprendre la réalité derrière les émotions et leur gestion est aussi une composante d'autonomisation et de recherche des dommages particulièrement utiles. C'est facile et gratuit, et c'est par ici : La Gestion des Emotions.
- Dans certains cas, la confrontation avec les responsables ou l'action en justice peuvent sembler nécessaires ; cela peut aider, mais c'est généralement un risque (il y a des conséquences, et on n'obtient pas toujours gain de cause), donc sachez qu'il y a moyen de faire sans ou de repousser ces actions à une date ulterieure sans limiter votre guérison. Dans une optique de salubrité publique et pour le plaisir que vous en tirerez, quand vous pourrez le faire sans conséquences pour vous, je vous encourage à l'envisager (toute dose d'impunité que vous détruirez pour ces Bras Cassés sera autant de gagné pour d'autres).
- Le bloqueur/symptôme/traumatisme lié directement à votre situation professionnelle risque de ne pas vouloir disparaître (ou va muter) tant que vous n'avez pas changé suffisamment cette situation. Tant mieux en un sens (c'est pour vous protéger). Gardez-le pour la fin, si vous êtes suffisamment prémuni contre la situation, ce symptôme final pourrait bien disparaître tout seul. Parmi les formes les plus courantes un peu traîtresses : le sentiment d'opression insupportable ou la crise de larmes/paralysie à l'idée de retourner travailller, la colère ou la dépression, les pics/montagnes russes de tension, les douleurs chroniques "aigues" (et les maladies professionnelles en apparence décorellées type la coiffeuse qui devient allergique aux teintures), les idées en boucle (avec de la généralisation/distorsion dedans), le cynisme ou le sentiment d'être vidé, et bien sûr la fatigue chronique et la sensibilité à l'effort. C'est un grand classique des "burnouts qui durent des années", et pourtant facile à résoudre (à la fin de votre processus de guérison et d'assainissement de la situation, suivez un peu).
4) Influencer suffisamment la Situation
L'idée, une fois que vous êtes réparé(e) et blindé, c'est de vous assurer d'infléchir la situation pour éviter autant que possible que le problème recommence (quitte à seulement le limiter dans un premier temps).
Cela implique éventuellement :
- D'identifier et de solliciter d'autres acteurs (nous allons voir une liste non-limitative un peu plus bas)
- D'acquérir éventuellement des compétences d'influence supplémentaires. La dissuasion est un "must", et apprendre à dire non diplomatiquement sans en avoir l'air est à mon sens une compétence vitale. On peut aller extrêmement loin niveau résultats, même face à des machines à broyer sans âme.
- De prendre conscience de votre zone d'influence réelle.
- D'étendre votre zone d'influence.
- D'appliquer une Contre Influence : d'utiliser votre capacité d'influence pour contrer/neutraliser au moins partiellement les sollicitations, agressions, surcharges, etc. Quelques actions ponctuelles peuvent rendre rapidement la pire situation vivable, c'est plus facile et puissant que ce que l'on pense à la base, mais tout n'est pas toujours possible.
- D'utiliser des tactiques spécifiques face aux sollicitations, aux vecteurs, aux décisions et aux dérives qui in fine vous affectent dommageablement (nous en listons sur NBC)
- De changer d'attributions, de poste, de service, de filiale, d'employeur, voire de quitter le salariat.
Dans tous les cas, l'idée est névralgique : apprendre à agir et agir pour ne plus vous retrouver dans la situation qui mécaniquement va vous (re)broyer.
Vous pouvez déployer ces nouvelles mesures même si c'est juste pour limiter les dégâts en attendant de trouver mieux. Notez qu'une grande partie du poids émotionnel restant va s'en aller à partir du moment où vous aurez pris la décision de changer la situation, même si vous ne savez pas encore exactement comment.
Le départ de la situation (la démission ou le départ forcé par l'employeur) est obligatoire moins souvent qu'on ne le pense de nos jours (signe des temps), mais c'est excellent pour votre self estime, et persister sans changer de situation est rarement plus rentable au final, même si on peut le croire plus confortable en réfléchissant seulement à court terme.
Les interlocuteurs :
- Les coachs spécialisés (notamment en relationnel) ou traditionnels avec un background en grosse entreprise, en tout cas ceux qui peuvent vous transférer des tactiques éprouvées. Attention, ici, le coach qui ne veut surtout pas mettre les doigts dans le transfert d'expertise ou les conseils ne va pas vous servir autant qu'il serait... opportun.
- Tous les conseillers utiles possibles : livres sur les techniques d'interaction ou sur "comment manager son boss", amis masculins et féminins (insights différents), collègues surtout ceux ayant trouvé des solutions à une situation similaire (attention à ne pas forcément vous confier aveuglément pour autant), les personnes dans votre entourage qui peuvent vous aider à chiffrer les dysfonctionnements ou évangéliser le management, etc. Les personnes qui sont passées par là ont parfois des tactiques et techniques fabuleuses.
- Vos co-victimes et la pression médiatique peuvent même changer la donne (cf l'affaire Harvey Weinstein). C'est l'impunité qui a permis les Bracassages qui ont fini par vous épuiser, mais si d'une manière ou d'une autre l'impunité, disparaît... les choses peuvent changer plus facilement et rapidement qu'on ne l'aurait pensé au premier abord.
- Votre manager et votre RH, à faire entrer en jeu de la manière la plus opportune dans votre cas. Vous en êtes là à cause d'eux techniquement (au minimum, ils ne vous ont pas bien géré(e) en tant que ressource humaine), et donc ne vous y fiez pas, mais le harcèlement et les risques psycho sociaux font peur (surtout avec les risques au niveau pénal) et on a souvent de bonnes surprises si le problème ne s'est pas posé par un Défaut de Motivation conscient à leur niveau (harcèlement pour nettoyage des effectifs, culture de la substituabilité individuelle, narcissiques malfaisants, politiques sociopathes...).
- Médecine du Travail : ils peuvent aider. Parfois de manières inattendues. Parlez-leur, c'est gratuit pour vous.
- IRP, syndicats : à part les confortadors et politiciens éhontés, il y parfois des choses utiles. Ne comptez pas dessus pour autant, surtout tant que vous n'êtes pas à l'abri.
- Le Système Judiciaire : on ne va pas se mentir, en France c'est un peu trop aléatoire pour compter dessus. Et 95% des femmes portant plainte pour harcèlement sexuel perdent encore leur travail. Mais certains avocats sont particulièrement utiles sur des harcèlements, des manipulateurs/pervers narcissiques, et si vous allez au procès un jour. A noter qu'en matière de harcèlement, la législation est une bénédiction : c'est le ressenti de la victime qui définit le harcèlement, et toute personne qui n'agit pas devient pénalement complice. Il ne manque plus que la possibilité d'utiliser les enregistrements audio/vidéo au civil (on peut déjà au pénal) et la mise en cause pénale de l'entreprise (et à l'idéal, la reconnaissance de la complicité du harcèlement si l'on vous vire).
- Le Marché de l’Emploi : eh oui, vous risquez d'y trouver d'autres endroits qui au moins auront une chance de vous plaire et de ne pas vous nuire.
- Le Monde Entier : ne fermons aucune porte. Il y a par exemple la piste de l'entrepreneuriat (aujourd'hui plus sûre à terme que le salariat et la retraite) ou d'une reconversion, ou encore des acteurs insoupçonnés qui peuvent entrer en jeu. Un de mes coachés à fait jouer ses clients par exemple, et son manager harceleur a lui été contraint de s'adresser au marché de l'emploi.
Lorsque vous aurez suffisamment changé la situation, y songer ne devrait plus vous ramener d'émotions négatives.
On voit parfois subsister à ce stade :
- Un ou plusieurs symptômes centraux, liés au fait que la situation était insoutenable et que votre Inconscient n'a toujours pas acté de les déprogrammer. A ce stade, ils n'ont plus lieu d'être, et un Recadrage PNL ou une brève séance d'hypnose devraient vous en débarrasser (attention cependant aux bénéfices secondaires qui eux peuvent durer, on peut prendre goût aux arrêts de travail ou à la sérénité notamment).
- Des ancrages non neutralisés, notamment sur des points douloureux ou des croyances annexes : je vous avais dit de prendre des spécialistes de la Ligne du Temps, mais bon, n'importe quel praticien de l'hypnose moderne ou de PNL pourrait vous débarrasser de ces vestiges.
- Des symptômes nouveaux, déplacés : vous avez raté quelque chose en route. Vérifiez le fait que la situation actuelle/future vous convient bien émotionnellement à 10/10, ou sinon c'est que votre coach/thérapeute a raté quelque chose.
- D'autres faisceaux de fonctionnement peuvent avoir re-formé un problème quand vous avez nettoyé le reste. Hypnothérapie, PNL ou même thérapie traditionnelle (toujours pas de psychanalyse cependant).
- L'érosion des émotions positives et des valeurs : grand classique sur des dépressions et burnouts. Ce n'est pas forcément un reste d'une mécanique de dépression, mais c'est une possibilité. Autrement c'est a priori le fait d'avoir empilé des émotions négatives pendant longtemps (retourner au travail = panique/oppression X nombre de jours) et d'avoir recadré des choses en cours de route (nooon le travail n'est plus le plus important dans votre vie), qui a fini par laisser des ancrages amoindris voire devenus négatifs ("travailler = beurk"). Les thérapeutes qui ne sont pas spécialistes du traitement des burnouts se font surprendre parce que ce n'est pas forcément apparent, et la plupart des gens pensent que c'est normal après un Burnout... En fait ça se soigne. Retournez chez un "thérapeute bref", choisissez bien ce que vous voulez retrouver (l'enthousiasme aveugle pour l'entreprise est une mauvaise idée, la croyance en le système de retraite et le salariat ne vous servira pas forcément jusqu'où vous prévoyiez précédemment), et hop (bloqueurs, réactivation ciblée, renforcement du focus sur les émotions positives pour ré empiler plus vite de l'ancrage, et renforcement de l'intensité des émotions positives ; aussi possible par une phase "récupération des énergies liées à" sur une Ligne de Temps ou procédure équivalente, et tout un tas d'autres approches aux vertus équivalentes).
- Tant que vous n'avez pas retrouvé suffisamment d'émotions positives, c'est qu'il y reste quelque chose à traiter. Si vous ressentez encore une angoisse/peur qui ne devrait pas être là, il reste quelque chose à traiter. Si vous n'avez pas de motivation particulière à retourner travailler... cela dépend de la raison, et cela questionne votre solution à long terme. Un manque d'enthousiasme vis à vis de votre solution à long terme (autre poste ou carrière par exemple) indique surtout que les prochaines étapes ne sont pas proches, désirables ou à portée, mais ce n'est pas forcément qu'il reste un problème.
- Il peut y avoir aussi des fausses alertes. Lorsque notre inconscient constate que l'on s'est débarrassé de notre principal problème, il lui arrive de remonter dans la foulée les problèmes suivants (dont certains ont une intensité émotionnelle forte) et/ou de nous retrouver focalisé(e) sur un vide ou une anxiété forte. Les "déclics" du mécanisme de libération des ancrages liées à des enjeux forts comme un Burnout sont particulièrement forts, et cela peut être inquiétant quand on n'est pas prévenu(e) et que cela arrive hors d'une séance avec son thérapeute. Mais dans les deux cas, aussi impressionnant que cela puisse être et indépendamment de l'opportunité de s'attaquer au reste, il n'y a rien de grave en soi, en fait cela confirme plutôt que vous êtes guéri(e) ou peu s'en faut.
Voilà qui devrait déjà vous permettre de mettre ou remettre votre guérison sur les bons rails (et en fait toute la situation professionnelle problématique similaire).
Si jamais vous vous trouvez dans une situation qui malgré tout ceci reste problématique, je vous rappelle que nous proposons de l'assistance gratuite sur NBC dans le forum, par email, et à l'occasion au téléphone.
Je vous souhaite de tout coeur bon courage et bonne guérison.
Mon agenda est déjà bien rempli, mais les enjeux du Burnout et les particularités de sa guérison sont encore trop peu connus, je vous encourage à "Liker", relayer et faire suivre cet article, parce qu'il y a sûrement des gens que cela pourra aider !