Le Manager Politique ou Intéressé
Il arrive qu'un manager soit plus intéressé par ses intérêts propres que par ceux du périmètre qu'on lui confie. Quand cela vous arrive, vous avez l'impression de n'être qu'un outil à sa disposition, un ETP destiné à satisfaire ses demandes, même s'ils ne sont pas dans l'intérêt de ses collaborateurs ou de l'entreprise.
Exemples
Le manager politique ou intéressé n'est motivé que par ses intérêts, sans considération pour le travail ou les besoins de ses collaborateurs, ou pour ses responsabilités :
- Le voleur de lauriers s'approprie le travail de ses collaborateurs, pour son image et en tirer les lauriers (ce qui en prime en fait un manager injuste)
- L'opportuniste définit les priorités en fonction de ses besoins du moment et non des objectifs à atteindre
- Détaché de ses enjeux officiels, il ou elle ne s'intéresse pas au travail de ses collaborateurs, ni au sien et ne prend prend pas les décisions nécessaires, voire il prend des décisions contre productives pour servir son portefeuille, ses amis, son parti politique, sa secte ou sa communauté, sa famille ou les personnes dont il désire des faveurs de tout ordre
- Pratiquant fervent du lèche-bottes et du florentinage, il copine et cherche à plaire à ses supérieurs, au détriment de ses collaborateurs si nécessaire (le sacrifice des innocents est plus facile)
Analyse
Le comportement opportuniste et incohérent du manager politique va générer chez ses collaborateurs de la déception et de la confusion source d'inefficacité. Sans compter la partie dans la quelle il va détourner leurs efforts (et donc leurs résultats) pour des enjeux au minimum discutables.
Ce "taux d'intéressement" va être relativement consistant, mais les nuisances vont être variables en pratique en fonction des intérêts du moment.
Les collaborateurs affectés qui ont une forte self estime et des valeurs fortes (ainsi que les idéalistes et les crédules qui croient aux grands discours) vont être d'autant plus affectés moralement que les motivations du manager politique en sont éloignées ou basée sur de l'ego/de l'apparence et des calculs à court terme.
Stratégie
Si votre manager n'est problématique QUE par sa motivation pour la politique, à la limite c'est moindre mal : il va être pragmatique.
En ce cas délimitez clairement en quoi vous allez servir ses objectifs, et si cela reste viable/vivable pour vous, servez les vôtres et ceux de l'entreprise avec le temps et l'énergie qui vous restera.
Les tactiques les plus efficaces consistent en général à vous arranger pour que ce qui va dans le sens que vous voulez apparaisse à ses yeux le servir.
Un autre axe astucieux consiste à jouer sur les limites de l'impunité dont il bénéficie, s'il y en a : il n'ira pas vous contredire en-dehors de sa zone d'impunité, car lui contrairement à d'autres, est conscient de cette zone d'impunité (sauf autres problèmes supplémentaires).
Le plus souvent, argumenter en indiquant les bénéfices politiques et d'image permet d'avoir son assentiment à moindre effort.
