Votre environnement professionnel n'est pas... tout à fait paradisiaque ?

Vous n'êtes pas seul(e).

Burnout

Définition – Ce que c'est

Le terme de Burnout décrit à la fois un état d'épuisement profesionnel et la dynamique qui y conduit.

Le principe est qu'une personne va dépenser tout ou partie de ses ressources, au-delà de son niveau de récupération naturel, en les investissant dans des enjeux, consciemment ou non. Cela requiert :

  • Une motivation suffisante
  • A noter que cette motivation peut être intrinsèque à l'individu (besoin de survie, valeurs fortes) ou influencée par l'exterieur (entourage professionel et/ou plus rarement familial) : récompense, menace, manipulation consciente ou pas (biais de langage type "il faut", culture d'entreprise malsaine, drivers "fais bien"...). Cette motivation peut être saine à la base (valeurs, politique de récompense responsable de l'employeur, instinct de routine), malsaine (manipulation, problèmes psychologiques), ou un mélange des deux ; dans tous les cas la somme de motivation est supérieure dans la perception de l'individu à la perception des conséquences négatives (en général à tort).


  • Une attrition des ressources supérieure à la récupération pendant la même période
  • L'épuisement peut prendre des dimensions physiques, nerveuses, psychologiques, mentales, morales, émotionnelles et même éventuellement financières. On peut même considérer que la patience de la famille vis à vis des effets de l'activité professionnelle fait partie des ressources qui peuvent se brûler. Cet épuisement peut survenir dans tout ou partie de ces domaines à des rythmes différents.


  • Le fait de dépasser un seuil de dysfonctionnement
  • Le niveau de dysfonctionnement atteint à un instant donné peut inclure de la simple fatigue, impliquer des conséquences psychosomatiques ou psychologiques à plus ou moins long terme (crises d'angoisse, de larmes ou de nerfs ; difficultés à être re motivé(e) par un autre travail ; dépression...). Il n'y a pas de limite recensée au nombre et à la gravité des conséquences qui peuvent survenir, même si en toute logique c'est la ressource la plus touchée (motivation/émotion, patience/colère, fatigue/physique...) qui va parvenir au seuil de dysfonctionnement en premier, et si statistiquement la rupture avec l'environnement professionnel en soulage en général les principales causes.


Précisions – Ce qu'il y a d'utile à savoir

Pour NBC

Tout d'abord un rappel de réserves : ce qui est présenté sur ce site n'est en rien une opinion médicale, c'est le fruit d'une réflexion communautaire pragmatique, à vous de voir si cela peut servir à la réflexion pour construire votre propre opinion et votre ligne de conduite sous votre propre responsabilité, et à vous de consulter un médecin si vous en avez besoin.

Dans le cadre de NBC, nous allons nous intéresser au burnout pas seulement comme l'état au-delà duquel un médecin va prescrire un arrêt de travail ou la justice reconnaître un dommage. Pour nous c'est avant tout une dynamique qui conduit à un seuil au-delà duquel nous allons avoir un problème de fonctionnement en tant qu'invididu (professionnellement et/ou personnellement), seuil qui lui-même est généralement rencontré avant le seuil légal/médical.

Nous allons nous intéresser à cette dynamique en priorité :

  • parce que c'est là que se situe le fond et l'essentiel de ce qui constitue le problème, notamment ses causes et ses mécanismes
  • parce que c'est là où l'on peut agir
  • parce plus tôt on l'identifie, plus tôt on peut agir, et plus on peut éviter les dommages

Les termes à considérer dans la langue de Shakespeare inclueraient donc "Burnout" (verbe et substantif), "Burn out" (image), "Burning Out" (procédé/en train de...) et "Burned Out" (état).

En pratique, on trouve souvent le mot burnout écrit burn out ou burn-out.

A noter que contrairement à ce que l'on trouve parfois, la traduction n'est pas liée à l'idée de "brûlé à l'extérieur" mais au concept de "out", qui suggère d'être hors circuit et non dehors, et vient plus vraisemblablment de la notion aéronautique/aérospatiale de l'"épuisement du carburant."

La notion de brûler de l'énergie en dehors est par contre un élément pertinent, comme expliqué par le Docteur Paul Dobransky dans sa théorie unifiée de la psychologie, où le fait de chercher à contrôler quelque chose hors de notre zone de contrôle revient à brûler de l'énergie et se créer de la souffrance, indéfiniment (ou ici jusqu'au seuil de rupture).

Nous vous recommandons de considérer le Burnout pour votre réflexion en termes de dynamique problématique qui va vous amener tôt ou tard au seuil au-delà du quel vous allez avoir un problème, voire être reconnu comme épuisé.

Il est à noter que le Burnout est un problème qui va affecter principalement les gens motivés, qui vont avoir tendance (par motivation et/ou par habitude) à "brûler" leur énergie. Le niveau de fatigue nécessaire pour être épuisé est rarement atteint par les gens qui ne sont pas motivés à la base.

La notion de professionnel est liée au burnout, parce que dans l'ensemble des cas recensés les causes sont principalement d'origine professionnelle (même si l'épuisement pourrait en toute logique avoir des causes uniquement personnelles), et que dans tous les cas, l'épuisement aura un impact sur la vie professionnelle.

La notion de burnout parental est apparue également, et procède des mêmes mécanismes et conséquences, à part l'origine qu'on localise l'hémorragie des ressources au niveau de la vie personnelle, et à part qu'il est généralement (pas toujours) plus facile de l'éviter ou de corriger la situation. Dans le cas du burnout parental, la "distanciation" des enfants et les phénomènes connexes apparaissent à cause du contre-ancrage (notion PNL) et du danger instinctif liés aux enfants, qui peuvent surmonter l'instinct et l'amour parental comme les contre-ancrages liés au milieu professionnel peuvent saboter toute motivation positive dans une dynamique de burnout professionnel.

Au delà de la notion de processus individuels déjà identifiés par certains auteurs, nous voulons réfléchir à la dynamique de Burnout dans son ensemble, ce qui inclut l'environnement professionnel a minima ; déjà pour une question d'analyse, mais aussi pour une question de solutionnement. En effet, l'influence néfaste que subit la personne dans le cadre du poste est, pour commencer, une co responsabilité avec la RH et le manager, mais l'autorité suffisante pour régler les problèmes est rarement celle de la personne.

A noter, c'est une dérive dans laquelle l'entreprise n'est pas forcément l'initiatrice du problème, certains se créent le problème tous seuls ; par contre ce serait à la base au duo RH+Manager d'identifier et d'éviter le Burnout.

Ailleurs...

En général on trouve le Burnout défini comme un état d'épuisement physique, psychique et émotionnel, lié à l'activité professionnelle, ne permettant plus à un individu de répondre aux exigences légitimes de son emploi.

Au départ associé aux catégories professionnelles aidantes (travailleurs sociaux, travailleurs médicaux...), il est désormais reconnu qu'il touche tous les types d'emplois. Les premières recherches sur le syndrome d'épuisement au travail sont attribuées au psychiatre et psychothérapeute Herbert Freudenberger, en 1974. Cependant, le concept de burnout est posé dès 1959 par le Français Claude Veil.

« Le Syndrome du burnout est le résultat d'un état de stress chronique, issu de son environnement professionnel, combiné à un déséquilibre entre la production et la consommation d'énergie (soit un déséquilibre durable entre la tension et le calme, ou l'activité et le repos) » – Dr Christian Stock, "Le Burn out".

Diagnostic – Comment on sait

On peut considérer que l'on est au seuil de Burnout lorsque l'on commence à constater que la dynamique de déperdition dans laquelle on est déclenche effectivement un problème fonctionnel (on n'arrive plus à fonctionner normalement) dans l'un de ces 4 domaines :

  • Energie (dont émotion, énergie psychique et fatigue physique)
  • Self Estime (mesure dans laquelle la perspective de notre vie nous satisfait réellement)
  • Motivation
  • Productivité

Cette définition empirique en est cependant la version utile issue de la psychologie appliquée, le diagnostic médical reste du domaine des médecins, et il est clair qu'une reconnaissance en tant que maladie professionnelle favoriserait un diagnostic clair et espérons-le exhaustif de ce côté, tout en sachant que le problème médical ne sera vraisemblablement pas acté au même niveau de seuil que celui où vous aurez un problème dans votre vie professionnelle (ou personnelle puisque l'effet peut se faire sentir là aussi).

Des facteurs de risques, liés à notre vie professionnelle, peuvent nous entrainer dans une dynamique de burnout, ou la confirmer quand on se pose la question :

  • Surcharge de travail
  • Autonomie insuffisante (manque d'influence sur son environnement, trop de contrôles extérieurs à la paersonne)
  • Absence de reconnaissance (baisse de motivation) et/ou de moyens
  • envie pressante d'évoluer professionllement et/ou difficultés à évoluer, spécialement en l'absence d'une démarche maîtrisée pour s'assurer de cette évolution
  • Manque de respect (clients, collègues de travail ou supérieurs hiérarchiques désagréables ou malsains)
  • Sentiment d'injustice (copinage, mépris, discrimination...)
  • Conflit entre les valeurs de l'individu et celles de l'entreprise (incohérence entre conscience et directives de l'entreprise) ou l'individu et l'environnement auquel il est confronté
  • Manque de contrôle sur son activité, ses résultats ou son environnement
  • L'utilisation passée ou présente de drivers par l'entourage ("Sois fort", "Fais plaisir"...), de biais de langage ("il faut"...), et de toutes les formes de manipulation en général. L'entourage professionel est de plus en plus pressant à ce niveau depuis quelques décennies (changement de culture, pression darwinienne croissante, phénomènes type Neo Management...).
  • Et surtout et principalement le maintien volontaire par des tiers d'une situation contraire à la motivation de la personne (valeurs, intérêts, besoins...), à l'intérêt de l'entreprise, des clients et/ou de l'intérêt général, à des actions qui ont un sens et/ou une valeur ajoutée. Il est à noter que l'abus, l'injustice, l'impunité et le bracassage génèrent mathématiquement de la contrariété chez les employés de bonne volonté, en particulier ceux pris dans un Cône d'Ombre (cf l'article sur les Bras Cassés). Le harcèlement et le mobbing sous toutes leurs formes font partie de ces situations contraires, de même que les risques pour sa sécurité ou celle d'autrui et la pression. Le côté répété de ces sollicitations contraires est particulièrement problématique dans le cas de l'employeur en général, de la RH et du manager en particulier.
  • Une culture d'entreprise bracassée, particulièrement en cas de dérive Neo Manageriale ou du Lean Management

  • D'autres facteurs de risques, liés à notre personnalité, peuvent faciliter et dans certains cas déclencher notre entrée dans une dynamique de burnout, ou la renforcer :

  • Des traumatismes passés, l'habitude des dynamiques de Burnout
  • La vulnérabilité aux biais de langage, aux sentiments de honte et d'avoir une faible valeur ; la crédulité et la vvulnérabilité à la manipulation
  • La bonne volonté, la tolérance, et surtout les deux ensemble ; l'abnégation ; toute forme de complexe du Saint-Bernard ou de sentiment de responsabilité sans prise de recul
  • Le besoin de prouver quelque chose ; tout comportement compulsif
  • Le fait d'avoir des attentes idéalistes ou même simplement irréalistes des autres ou de l'entreprise, notamment si l'on attend de la compétence ou une motivation positive
  • Le manque de résistance (notions psychologiques de cohérence, résilience et "coping"), liées au fait de dire non, et à une interprétation de la réalité qui implique une sensibilité car donnant une importance à des choses qui peuvent être affectées de manière continue dans ce que la personne va percevoir (intérêt général, travail des enfants, harcèlement...). Le point clé pour alléger ce risque est un changement dans les habitudes de Gestion des Emotions (cf article). Ceci dit le défaut de résistance n'est aucunement nécessaire pour l'établissement de la dynamique de burnout, il favorise juste la rapidité de l'attrition et fait atteindre les seuils de dysfonctionnement plus rapidement.
  • Le manque de maturité, particulièrement la capacité à savoir dire non, le manque de confiance et le manque de recul

Symptômes possibles – Ce que ça peut entraîner

Outre les symptômes de la dépression généralement présents à un degré ou à un autre en cas de Burnout, on peut constater :

  • Fatigue, ou Epuisement physique et émotionnel (des auteurs américains emploient le terme de "saturation")
  • Colère (plus ou moins justement dirigée)
  • Angoisses, dérives pulsionnelles (du jeu aux drogues, en passant par les heures supplémentaires) ou narcissiques
  • Réactions psychosomatiques, légères au début, pouvant aller jusqu'au sabotage ou à la mise en danger par l'inconscient si la personne ne réagit pas pour se protéger
  • Manque de contrôle émotionnel (irritabilité, dramatisation, )
  • Détachement, perte d'intérêt
  • Inefficacité, difficultés de concentration
  • Souffrance qui s'empile autour des problèmes générant la dynamique d'attrition/burnout, de plus en plus aisément mobilisée par des perspectives passées/présentes/futures
  • Traumatismes psychologiques, affaiblissement de Valeurs fortes, apparition de contre valeurs